Bolloré. Des « Autolib'» bientôt construites à Rennes la Janais ?

Autolib' a deux ans. Vincent Bolloré, le président du groupe éponyme, vient de dresser le bilan d'une réussite. L'auto-partage, ça fonctionne. Au point où Lyon, Bordeaux ont franchi le pas en France. Au point où, à l'international, Indianapolis aux États-Unis a donné le ton.

Alors que Londres s'intéresse aussi de très près au concept de mobilité propre, comme bon nombre de mégalopoles dans le monde, Vincent Bolloré confirme la signature de l'accord définitif avec Renault-Nissan avant la fin de l'année.

« C'est, dans un premier temps, la possibilité pour nous de faire fabriquer des voitures à Dieppe. Cette usine de Renault y fabrique des petites séries. Nous avons le projet de lancer une voiture plus courte. Une trois places longue de 3,10 m. »

La conférence de presse vient de prendre fin au Mac Mahon, célèbre cinéma, propriété du groupe Bolloré, situé à deux pas des Champs-Élysées. L'occasion de revenir sur le choix du constructeur. Pourquoi Renault et pas PSA Peugeot ?

Vincent Bolloré n'élude pas la question. Il se veut clair. « Nous avons signé avec Renault parce que, sous l'impulsion de Carlos Ghosn, le groupe a toujours cru au véhicule électrique. Il était naturel qu'il soit le premier à signer avec nous. »

Pourquoi pas ?

Sans remuer le passé, on sait que face aux difficultés rencontrées par le groupe automobile français, des approches avaient été engagées entre Bolloré et PSA. Elles avaient assez vite tourné court en dépit du soutien marqué des politiques locaux et de la Région.

Si d'aucuns avouent, sous couvert d'anonymat, que PSA ne croyait pas trop à l'aventure électrique version Bolloré, l'intéressé, très attaché à sa Bretagne de coeur, n'écarte aujourd'hui aucune hypothèse. La preuve.

Peut-on espérer voir des voitures Bolloré sortir un jour des chaînes de Rennes- la Janais ? « Pourquoi pas »,répond Vincent Bolloré. C'est, pour vous, une réelle volonté ? « Absolument. »

Un accord avec Peugeot-Citroën reste donc toujours possible à l'avenir ? « La piste n'est pas fermée. Il y a des discussions. Vous savez, Bolloré n'a pas vocation à construire des voitures. »

Il ne s'agit pas, ici, de donner de faux espoirs de plus aux salariés de PSA alors que l'usine de Rennes-la Janais est confrontée à un plan social avec 1 400 suppressions de postes. Mais l'arrivée prochaine de Carlos Tavares, ex-numéro 2 de Renault chez PSA et futur successeur de Philippe Varin à la tête du groupe automobile en difficulté, pourrait-elle être de nature à changer la donne ?

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